"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question." 

_Simone de Beauvoir

C'est un concept de carrés modulables. C’est l’art et l’action de choisir, de disposer et de coordonner.

J’aime les fragments d’images, les bribes d’écritures, les ratures, les annotations, les gribouillis sur le coin de la table et les bavardages saisis ça et là. J’aime les historiettes de vie qu’on dit mineures, qu’on voudrait réduire à de simples potins mais qui sont notre quotidien. J’aime les échos de tout le monde et du monde entier.

C’est pourquoi mes oeuvres sont un assemblage d’images et d’éléments hétéroclites qui me caractérisent. Je m’exprime en représentant des portraits, des nus, des paysages, des natures mortes et autres objets figuratifs de la réalité contemporaine féminine extérieure. Je ne m’interdis rien. Le trompe l’oeil et les effets d’optique m’intéressent, les bas-reliefs m’intéressent, l’abstrait m’intéresse. J’ai beaucoup réfléchi sur la notion de surface et l’art du patchwork m’a permis de surmonter ce mélange bizarre de choses disparates.
À l’instar d’Annette Messager «Les Patchworkris de Mamoon», fait de petits riens et de la théorie du tout, est ma façon de détourner une activité du monde féminin.  Comme un symbole relatif au «mettre ensemble», il procure l’enrichissement par les différences et évoque le droit à l’altérité. Cela me permet de travailler sur des contrastes colorés forts et multiples qui intensifient le message humaniste et optimiste de l’oeuvre.

Les motifs que j’utilise proviennent de toutes les civilisations, étalés comme des graffiti faisant entrer le street art aux murs de nos maisons.

Les mots que j’utilise sont mes propres mots poétiques qui viennent au gré de mon humeur et des messages que je souhaite faire passer.
Je cherche à effleurer en chacun de nous notre réceptivité. Je cherche à créer l’émotion.

J’utilise plusieurs disciplines (photographie, collage, huile sur toile, aquarelle, encre de chine, pastel... ) dans le but de refléter une unité de vie.

C’est comme un «jeu» dont je ne me lasse jamais, parce qu’il semble infini et pour moi il l’est, au regard des possibilités d’assemblages.
La finition de ces tableaux réside dans les motifs et les mots que j’utilise pour lier les pièces peintes ou dessinées.
J’assemble et parfois je désassemble pour mieux ré-assembler. Dans mon travail, le symbole principal reste dans le passage du multiple à l’unifié mais où chaque morceau garde sa propre identité.
Même si je reste maître et auteur des carrés de peintures que je propose dans le concept de «Patchworkris», même si je jouis du droit du respect de mon nom et de mon travail, lors de mes expositions, l’esthète, l’amateur d’art, pourra jouer aussi à coordonner, juxtaposer, combiner, organiser, associer, accoler, afin de s’approprier mes fragments d’oeuvres et réaliser son propre évènement esthétique.

Ce partage créatif s’inscrit dans une démarche altruiste et donne du sens aux valeurs humanistes qui me sont chères.

Dans cet accomplissement et à travers son alchimie personnelle des formes et des couleurs que je propose, le visiteur deviendra l’interprète d’un tableau privé, unique, gratifiant... il fera ressurgir le beau afin de suggérer que l’humanité peut se dépasser...